Sniper Elite Résistance : Dans ligne de mire

Article écrit en collaboration avec le site Mes Geeks et Moi. Article que vous pouvez également retrouver sur leur blog.

Sniper Elite Résistance est un spin-off qui se déroule en parallèle avec Sniper Elite 5. Dans cet épisode, qui prend place en France à quelques jours du débarquement, on incarne Harry Hawker, un agent du SOE (Special Operations Executive) qui a pour mission de trouver et de neutraliser « Kleine Blume », la dernière arme du IIIem REICH susceptible de changer le cours de la guerre si elle venait à être utilisée contre les alliés.

Derrière cette licence qui a su conquérir son public grâce à ses kills cam et ses X-ray impressionnants lors de tirs réussis, sans oublier ses missions optionnelles en DLC où l’objectif est d’éliminer le Führer de la manière la plus originale et douloureuse qui soit, se cache le studio Rebellion Developments. Un studio qui, depuis sa création en 1992, s’est spécialisé dans « l’art de la guerre » avec un grand nombre de TPS à son catalogue. Même si leurs jeux ne sont pas des triples A, ils ont tous comme point commun celui de procurer énormément de fun aux joueurs. D’ailleurs, si la licence Sniper Elite a dépassé les 10 millions d’unités vendues (et encore, les chiffres datent de 2015 et impossible d’avoir un chiffre plus récent), ce n’est pas pour rien.

Honnêtement, jusqu’à maintenant, je ne connaissais la licence que grâce aux vidéos X-ray et aux kills cams qui inondent YouTube. Mais je dois dire que cette franchise m’a toujours intrigué. Malheureusement, entre le manque de temps et les occasions qui ne se présentaient pas, je n’ai jamais vraiment pu m’y plonger. Erreur réparée grâce à la team de Mes Geeks et Moi, j’ai pu régler cette injustice.

Alors que vaut le dernier de ce studio basé à Oxford ? Est-ce une bonne porte d’entrée pour découvrir la franchise ? Réponse dans ces quelques lignes.

Le maître mot : DISCRÉTION.

Si, comme moi, vous n’avez jamais joué à un Sniper Elite, la marche est haute et il vous fera 4/5h de souffrance afin d’appréhender le gameplay. Si vous êtes du genre à foncer dans le tas, il vous faudra réapprendre à prendre son temps pour progresser. D’ailleurs, « l’arme » la plus utilisée dans le jeu (voire même dans toute la licence) n’est ni un fusil ni un pistolet, mais votre paire de jumelles qui permet de marquer les différents ennemis ainsi que tous les éléments interactifs du décor. On dit que la « patience est mère de toutes les vertus » ; Sniper Elite nous le rappelle régulièrement, au risque de finir en passoire.

D’ailleurs, tout est fait pour inciter le joueur à privilégier la discrétion. Une barre de vie sans régénération automatique qui fond comme neige au soleil en cas de dégâts, une quantité de bandages et de trousses de soins limités. Les ennemis, quant à eux, c’est un peu la loterie. Parfois, ils vous entendent péter à 200 mètres ou, à l’inverse, ne vous entendent pas courir dans leurs dos. Mais quand vous êtes découverts, ils feront tout pour vous déloger et ils n’hésiteront pas à vous prendre en groupe à revers. Je me suis fait surprendre plusieurs fois en ne les entendant pas venir dans mon dos.

Donc, on prend le pli rapidement de marcher accroupis, de se cacher dans les hautes herbes et d’éclater les ampoules des lampadaires pour se faire le plus discret possible, sans oublier de trafiquer véhicules et autres groupes électrogènes pour distraire les ennemis, pour leur tendre des pièges sadiques à coups de grenade ou de mine antipersonnelle.

Un mode campagne minimaliste…

L’absence d’un vrai mode campagne accompagné d’un arc narratif est ce qui manque le plus au titre. Le mode histoire se résume à un enchainement de missions. Une fois terminé, on repasse obligatoirement par le menu principal, ce qui coupe l’immersion.

De plus, l’arbre de compétences et autres personnalisations d’armes auraient pu être intégrés de manières plus ingénieuses, par exemple dans un briefing ou en début de mission autour d’un feu de camp.

Même s’il y a bien des petites cinématiques de transition en début et en fin de mission, elles sont tellement génériques qu’elles ne vous laisseront aucun souvenir. Il y avait pourtant tellement moyen d’approfondir la narration, soit en évoquant un vrai méchant Dr Nazi, en approfondissant un peu plus sur le projet « Kleine Blume », notamment en le liant au projet « MKUltra ».

Pour finir, le nombre de missions de la campagne est relativement faible, avec une redite de la traversée du barrage que l’on parcourt à deux reprises, au prologue et à la quatrième mission. Pour nuancer, les missions sont relativement longues et il faudra généralement plus de 2 heures (voire 3 pour certaines) pour en venir à bout. Du moins pour un non-initié comme moi à la licence ou alors je suis très mauvais.

Bref, j’ai un sentiment d’inachevé ou de bâclage devant un tel potentiel, dommage.

… Mais un Level design soigné.

Par contre, là où le jeu m’a le plus impressionné, c’est dans les cartes et les différents détails qui les constituent. On n’est pas sur un monde ouvert, cependant, les maps sont suffisamment vastes avec une multitude d’embranchements, ce qui permet de varier les approches, mais également de proposer différents chemins de fuite au cas où vous seriez poursuivi par l’ennemi.

Il ne faut pas oublier qu’on est, avant tout, sur un jeu d’observation et que toutes les maps sont basées sur ce principe : quel est le meilleur chemin pour atteindre l’objectif ?

Vu que notre protagoniste est avant tout un agent spécial ayant une affinité avec les armes de précision, le jeu joue sur la verticalité, mais aussi sur des passages discrets en sous-terrain et autres parcours détournés pour surprendre les ennemis par l’arrière.

L’action se déroulant dans l’hexagone en France occupée, les différents décors regorgent d’affiches de propagande et de publicités d’époque. Certaines de ses affiches sont même présentes dans les manuels scolaires d’histoire et on les étudie au collège – Du moins, c’était mon cas en 3em à l’époque – J’étais même très surpris (agréablement) quand, dans la mission 2, je suis tombé sur un tableau noir d’une épicerie avec la liste des légumes soumis à rationnement où figuraient des noms comme « Rutabaga » et « Topinambour ». Des légumes aujourd’hui presque oubliés étaient pourtant des aliments de base lors de la Seconde Guerre mondiale. Si vous voulez en savoir plus sur ces légumes, si vous avez encore des membres de votre famille qui ont vécu cette période, posez-leur la question de l’aspect et du gout de ces légumes et pourquoi c’étaient des aliments de base. Vous ne seriez pas déçu. (Spoil : c’est dégueulasse, mais c’était ça ou crever de faim.)

Dans le souci du détail, il est également très appréciable de noter que les ennemis s’expriment en allemand, tandis que les membres de la résistance française que vous rencontrerez parlent anglais avec un accent français à couper au couteau. Ça semble logique, mais ce n’est pas forcément le cas dans tous les jeux de guerre où on croise la Wehrmacht.

Un gameplay bien fournis…

Le gameplay de Sniper Elite est basé sur les éliminations furtives et pour cela, nous avons plusieurs possibilités. L’élimination au corps-à-corps à coups de surin, à courte distance avec des armes de poing, une mitraillette généralement pour les embuscades et les fusils de précision pour le tir longue distance.

Le point fort du titre reste sans conteste la retranscription du tir balistique. Pour faire simple, tout projectile tiré avec une arme suit une trajectoire courbe à cause de la gravité qui l’attire vers le sol. La résistance de l’air, quant à elle, ralentit la vitesse de la balle. Donc, pour réussir un tir, il faut prendre en compte ces paramètres avec la portée effective de l’arme et de ses accessoires que l’on a en main. Même les munitions ont un impact sur notre tir. Il faut donc compenser (même avec le pistolet !) avant de tirer, au risque de manquer sa cible et de se faire repérer.

Image: www.snipersori.com

Chaque élimination réussie procure une certaine satisfaction, surtout lorsqu’elle se déroule sans alerter les gardes alentours. Quand la kill cam s’enclenche en début de tir ou lors d’une élimination discrète, cela engendre un petit moment de fierté, car cela est synonyme de kill réussi. Cependant, même si cela est extrêmement plaisant, cet effet est lassant à la longue.

Headshot sous X-ray, combinaison gagnante

Chaque élimination rapporte des points d’expérience que l’on peut échanger contre des points de compétences complémentaires.

Cependant, ce qui est sur le papier est une bonne idée, ne rehausse pas vraiment le gameplay. Les compétences à débloquer n’apportent rien de plus et, pour certaines, on ne se demande pas pourquoi elles n’étaient pas intégrées dans le gameplay de base. Par exemple, la compétence « renvoyer la grenade à proximité » soulève des interrogations : on est dans un jeu de guerre, mais notre héros est trop c** de base pour retourner à l’envoyeur l’explosif qui lui a été lancé.

Arbre de compétences, intérêt minime

L’arsenal et sa personnalisation tiennent aussi une part importante dans la jouabilité de Sniper Elite. Cependant, pour avoir accès à ces améliorations, il vous faudra trouver des établis d’armes. Ce qui est de base une quête de collectable durant les missions deviendra rapidement un impératif si vous voulez gagner en précision, discrétion et puissance. Ce qui m’impressionne, c’ est le nombre de specs qu’a notre arsenal et l’influence que chacune des améliorations peut avoir sur chacune des caractéristiques.

….Mais pas sans défaut

Bien que les commandes répondent correctement, j’ai quand même rencontré quelques soucis de jouabilité et incohérences. On peut passer au-dessus de certains murés, mais pas au-dessus d’une rangée de plots qu’il nous faut contourner. On peut basculer au-dessus de certains murs pour s’agripper, mais on ne peut pas en descendre même si les pieds du héros sont à 10cm du sol.

Des actions contextuelles non réalisables alors que j’avais récupéré les objets sur les ennemis, comme des clés de coffre ou encore la dépose du poison dans le verre de vin d’un officier allemand dans la mission 7.

J’ai eu des gardes qui arrivaient à me voir à travers des buissons alors que moi, je ne les voyais pas, des commandes qui ne répondent pas dans certaines situations et quelques soucis de caméra.

Rien de très grave en soi lorsqu’on est dans une « safe zone » ; cependant, en fuite ou dans une zone bien fournie d’ennemis, c’est une autre paire de manches.

Mode de jeux :

En plus du mode campagne solo, on peut parcourir l’aventure principale avec un ami (ou un boulet). Compte tenu de difficulté du titre, préféré une personne avec un minima d’heure de jeu (donc pas Terry de Level Max) au risque de ne pas profiter de ce moment convivial.

Le mode défi de propagande consiste en des missions d’élimination supplémentaires chronométrées que l’on déverrouille en trouvant des affiches durant les missions.

Le mode survie consiste à garder des postes de commandement le plus longtemps possible face à des vagues d’ennemis. Plus longtemps on survit, plus on a de points. Ce mode de jeu est aussi bien jouable en solo qu’en multi, mais n’offre que peu d’intérêt en solo.

Les modes « invasion des forces de l’axe » et « multijoueurs » n’ont pas été testés, n’ayant pas de compte PSN Online valide, je ne donnerai pas mon retour sur ces modes de jeux.

Conclusion:

Si vous êtes en quête d’un jeu alliant infiltration et tir tactique, Sniper Elite a de sérieux atouts vous séduire. De plus, pour les passionnés d’histoire, les nombreux détails disséminés à travers les maps nous rappellent les heures les plus sombres de notre pays, renforçant l’immersion et ne vous laissera pas indifférent. Néanmoins, il convient de noter que la difficulté du jeu pourrait dissuader les néophytes et nécessiter un certain investissement en temps pour apprécier pleinement le titre.

Pour ma part, j’ai vécu une excellente expérience et je recommanderais ce titre à quiconque recherche un jeu dans cette veine.

Condition de test : Sur PS5 Standard avec un code fournis par l’éditeur. Captures d’écran PS5.

Né au milieu des années 80, j'ai grandi avec le Club Dorothée, les Minikeums, M6 Kid et Les consoles SEGA. De mon baptême du jeu sur Altered Beast version Master System jusqu'à aujourd'hui, Sega et moi c'est une grande histoire d'amour. Avec une quantité de souvenirs inoubliables, des crises de rire aux crises de larmes . Ce que j'aime ? Partagez mes souvenirs et mon vécu de joueur. J'espère que vous prenez autant de plaisir à lire mes articles que moi je prends à les écrire. A bientôt j'espère.

More From Author

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *