Pour commencer, je voudrais revenir sur le dernier podcast. J’étais persuadé que le premier Tomb Raider était sorti fin 1995 mais c’était fin 1996. Wellcok avait raison, il faut rendre à César ce qui est à César. Le jeu étant conçu pour fonctionner sous DOS, je le pensais antérieur à 95.
Tomb Raider et Lara Croft, un phénomène mondial :
Pour moi, la saga Tomb Raider est associée à de nombreux souvenirs de joueur. Lorsque la première quadrilogie est sortie, j’étais en pleine adolescence et j’ai pris de plein fouet la Lara Mania. Cette héroïne inventée par Toby Gard était présente partout.
Quand je dis partout, ce n’est pas un euphémisme. La franchise, grâce à son héroïne, détient le record du monde du plus grand nombre de couvertures de magazines pour un personnage virtuel.
Depuis 1996, Lara Croft s’est retrouvée au centre d’approximativement 1230 couvertures de magazines mainstream et de jeux vidéo. Le chiffre monte à plus de 1400 en comptabilisant les fois où Lara apparaît avec une autre star.
Lara a fait repartir l’industrie du Sopalin à elle toute seule
De 1996 et jusqu’au reboot de 2013 chaque nouvel opus s’accompagnait de sa nouvelle Lara « officielle » pour accompagner la campagne marketing. Il y a eu Nathalie Cook ; Katie Price ; Rhona Mitra ; Nell McAndrew ; Lara Weller ;Lu cy Clarkson ; Jill De Jong ; Karima Adebibe. Cependant, celle qui garde ma préférence reste Vanessa Demouy dommage toutefois qu’elle n’ait pas été sélectionnée à l’époque par Eidos.
On a également pu retrouver la miss dans différents spots TV notamment pour le constructeur SEAT.
Pour finir, Tomb Raider c’est 3 films dont 2 sortis début 2000 avec Angelina Jolie.
Le succès de la franchise (et de son héroïne) en plus de la qualité des jeux, tient également (selon moi) à un alignement des planètes exceptionnelles lors de la sortie du premier épisode. Même si des personnages féminins étaient présents dans le jeu vidéo, celles-ci étaient cantonnées aux demoiselles en détresse. Sauf Samus Aran faisait office d’exception, et encore, il fallait finir le jeu pour découvrir que derrière l’armure se dissimulait une femme.
Les années 1995-96 coïncident aussi avec l’arrivée des premières cartes 3D et de l’informatique « facile d’accès » avec une interface ergonomique (alias win95), la Playstation 1 et la Saturn viennent de sortir. Les jeux 3D sont partout et sont désignés comme le futur du jeu vidéo, ce qui a apporté un public « plus adulte ».
C’est dans ce terreau fertile que débarque le premier jeu de la franchise où l’on incarne la fille spirituelle du Docteur Jones. Il proposait quelque chose d’inédit pour l’époque. Un jeu d’action-aventure entièrement en 3D proposant un gameplay novateur mêlant plateformes, combat et exploration. Une histoire captivante à la recherche d’artefacts perdus, des protagonistes doublés en français, des cinématiques entre les niveaux de toute beauté et enfin une héroïne porte-flingues à la plastique parfaite.
Pour info, les chiffres de vente en 2009 concernant la première quadrilogie tout supports confondus :
TR1 : 7,160,000
TR2 : 6,850,000
TR3 : 5,940,000
TR4 : 4,740,000
Soit : 24,690,000 en 4 ans
À titre de comparaison la première trilogie Resident Evil en 2018 et2020:
Resident Evil 1 : 5,080,000 au 30 juin 2020
Resident Evil 2 : 4,960,000 au 30 Septembre 2018
Resident Evil 3 : 3,500,000 au 30 Septembre 2018
source https://www.vgchartz.com/
La franchise est très importante pour moi. J’ai rencontré ma meilleure amie à l’époque grâce à Tomb Raider 3. On a passé un nombre d’heures incalculable à discuter de la belle Anglaise et de ses aventures. J’ai découvert que la musique orchestrale pouvait être cool grâce aux OST de la franchise. Et je n’ose pas vous dire combien d’après-midi mes potes et moi avons passé à tester tous les cheats codes trouvables dans les bouquins et autres ETAJV pour essayer de mettre à nu la miss Croft.
Pour moi, il était important de recentrer l’église au centre du village (même succinctement) avant de parler du remaster dernièrement sorti. 28 années le sépare du premier épisode (ou 17 si on compte Anniversary). Personnellement, je suis même surpris qu’il n’y ait pas eu de tentative de remake ou Remaster officiel des 3 autres opus tellement ils ont marqué leur époque à leur sortie.
Tomb Raider Remastered Bon ou mauvais remaster ?
Derrière ces remasters, on trouve la société Aspyr Media, société à la base spécialisée dans le portage de jeux sur Mac OS et qui avait également travaillé à l’époque sur les portages Mac OS des épisodes PC. Mais aussi Crystal Dynamics qui détient les droits de la franchise depuis 2003 après le Flop de Tomb Raider : L’Ange des Ténèbres.
Les remasters sont basés sur les versions PC de Tomb Raider avec leurs extensions (À l’époque, on ne parlait pas de DLC). C’est-à-dire Tomb Raider 1 Version Longue ; Tomb Raider 2 – Golden Mask et Tomb Raider 3 : Le Dernier artefact. Ces versions, contrairement aux adaptations Playstation, permettent de pouvoir enregistrer notre progression sans la contrainte des cristaux de sauvegarde.
Lorsque nous jouons à un jeu qui nous a marqués dans notre enfance, nous avons tendance à enjoliver nos souvenirs et le retour à la réalité est rude. Personnellement, je n’ai pas ressenti cette sensation lorsque j’ai lancé ce remaster même pour la première fois. Pour moi cela vient du parti-pris de ce remastered. Le modèle 3D de la belle brune a été retravaillée et modernisée pour correspondre au standard des machines actuelles mais en restant dans l’esthétique de la Lara des couvertures des années 90.
Les niveaux sont identiques cependant, toutes les textures ont été retravaillées avec des nouvelles textures HD. Les effets et rendus de lumières ont également été remaniés. Les niveaux disposent de fissures et « de fenêtres » donnant vers l’extérieur rendant les niveaux plus naturels (surtout pour le premier jeu). Cela impacte aussi la profondeur de champ.
Il est possible d’opter pour 2 solutions de gameplay, le mode « tank » avec la jouabilité d’époque et un mode « contrôle moderne ». J’ai voulu tester ce dernier cependant, je n’ai jamais réussi à placer un saut correctement et le placement des touches ne me convenait aucunement. En mode moderne, Lara est trop « dynamique ».
Dans Tomb Raider, chaque saut se calcule. Distance, positionnement, réception avec ou sans élan ect… C’est un jeu où il faut prendre son temps, surtout ne pas se presser pour ne pas finir éclaté au sol façon pancake. Le mode moderne est, je trouve, pas pratique.
Je joue sur PS5 et sur cette version, Il n’y aucun temps de chargement. Quand on a connu le jeu à l’époque, c’est super agréable de recharger sa partie quasi immédiatement car on meurt souvent. Trop même, ce qui est parfois découragent.
Ce remastered n’est cependant pas sans défaut, je trouve dommage que les cinématiques en CGI n’ont pas eu le même soin que le jeu contrairement aux cinématiques in-game. Juste un petit lissage aurait été top.
Je parlais depuis le début de l’article de la première quadrilogie et ce 4em opus manque VRAIMENT à ce remaster. J’ai l’impression d’avoir acquis un livre mais dont il manque le dernier chapitre, c’est frustrant.
Si Lara meurt à la fin du quatrième jeu, c’est à la base une volonté de l’équipe de développement pour mettre fin à 4 ans de rush quasi-permanent.
Une chose toute bête mais qui a son importance, vu que le remake est basé sur la version PC, il n’est pas impossible de refaire un niveau que l’on a déjà terminé. Sur console, il était possible de choisir un niveau déjà terminé via le passeport de Lara, ils « sont listés dans un menu » ce qui permettait de refaire un « ancien niveau » à la demande. Sur ce remake, ce n’est pas possible a moins de faire ce que j’ai fait, c’est-à-dire une sauvegarde en début de niveau. Pour les chasseurs de trophées, pensez-y.
Enfin PAS DE VERSION PHYSIQUE !!! et pas de collector alors qu’il y avait moyen de faire quelque chose de magnifique en rapport avec les goodies d’époque ou les big box PC de l’époque.
Conclusion:
Donc qui est la cible de ce remaster ??? Si vous êtes comme moi, un amoureux de la Lara à l’ancienne, nostalgique des jeux d’époques et que vous souhaitez y rejouer sur un support moderne sans mal de crane : FONCEZ, vous ne serez pas déçu. Cependant, si vous n’avez pas connu la franchise à l’époque, je vous conseille bien vous renseignez ou de tester le jeu avant de passer à l’achat. Ce jeu demande un minimum d’investissement pour sa prise en main, la Lara de l’époque est à l’opposé de la Lara d’aujourd’hui et si vous pensiez trouver des sessions de gunfight accouplé à du parkours, passer votre chemin.
