Première publication le 18 Février 2022
On peut apprécier le fait de se mouvoir devant son écran tel un John Travolta motivé par la fièvre du samedi soir ou pester de tous les noms d’oiseaux sur la reconnaissance de mouvement mais il faut bien avouer qu’avec la Wii, Nintendo fut le premier à démocratiser une autre façon de consommer le jeu vidéo. Cela a un nom, “Le Motion Gaming” et il fait toujours partie du paysage aujourd’hui avec des titres comme Arms ou Ring Fit Adventure.

Mais en novembre 2006 c’était une petite révolution au point de développer en plus d’une nouvelle façon de jouer, des nouveaux maux comme le Wii Elbow et une nouveau moyen d’exploser sa TV. C’est dans ce type de mésaventure qu’on s’aperçoit qu’une dragonne aussi bien attachée qu’un bâton de ski peut sauver un écran plat HD Ready.
Moi je me souviens surtout, d’avoir abandonné tout espoir sur Trauma Center: Second Opinion et Dragon Ball Z – Budokai Tenkaichi 3 à cause d’une reconnaissance de mouvement aléatoire (mais tellement prometteuse sur le papier) et donc d’avoir remisé la machine en tant que console secondaire assez rapidement. Mais s’il y a bien un type de jeu qui ne souffrait pas de ce défaut de jouabilité et qui me faisait revenir de temps à autre sur la Wii, ce sont bien les rails shooters.
Et une bonne nouvelle ne venant jamais seul, notre firme préférée (celle d’Haneda bien sûr) a sorti une bonne partie de sa ludothèque qui faisait la gloire des salles enfumées au milieu des années 2000 sur la console Nintendo. Il y a de disponible sur Wii une compilation The House of the Dead II + III : Return ; The House of the Dead: Overkill ; Gunblade NY and LA Machineguns (SEGA Arcade Hits Pack) et Ghost Squad. Bref tous ces hits que l’on retrouvait sur des bornes au format XXL comme il était coutume à l’époque (c’est-à-dire Grosse TV et gros flingues qui vibrent de partout). Et c’est ce dernier titre que l’on va détailler aujourd’hui dans cet article.
Derrière ce soft on retrouve le savoir-faire du studio AM2, un pilier de l’arcade de chez SEGA, papa notamment de la série Virtua Cop (Manette en main, on ne peut pas renier le lien de parenté entre les 2 titres).
Le titre sort fin 2007 exclusivement sur la console de salon de Nintendo, jeu généralement vendu en bundle avec le Wii Zapper, ce fameux pistolet en plastique officiel qui ne sert… à rien.


Et donc quèsaco Ghost Squad ? C’est un shooter simulant une riposte d’un groupe d’intervention d’élite en contre terrorisme avec libération d’otages. En tant que joueur, on incarne un membre de l’unité Alpha, une unité d’éclaireurs des Ghost Squad. On croisera également les unités de soutien Bravo et Charlie qui nous épauleront durant nos missions.
Que ce soit sur console ou sur la borne, le jeu (mode arcade) est strictement identique. Il se décompose en 3 niveaux avec 3 environnements totalement différents.
Dans le premier stage, notre groupe intervient dans un chalet résidentiel immense perdu au milieu des bois dans lequel des membres du gouvernement ainsi que le président sont retenus captifs.
La seconde mission, où l’on doit sécuriser Air Force One d’un assaut terroriste et sauver le président. Sans doute un niveau inspiré du film de 1997 du même nom.
Enfin le dernier niveau consiste à la libération d’un membre de votre équipe (Steve McCoy) et le ramener sain et sauf jusqu’au point d’extraction.

3 missions cela peut sembler court (pour certains) pour un jeu disponible sur console de salon. Mais premièrement, c’est oublié que le titre est purement une conversion d’un titre arcade. Et un jeu d’arcade a rarement une durée de jeu dépassant 30 minutes. C’est conçu pour être joué sur le pouce, grignoté à petite dose et généralement, on lâche une pièce ou deux dans une borne en mode détente avant de reprendre « nos activités normales ».
Ensuite, chaque mission propose différents embranchements permettant différentes variétés de situations et/ou de gameplay. Ce qui permet une certaine rejouabilité bien sympathique, cela casse également un peu la répétabilité et chaque mission réussie permet de débloquer de nouvelles bifurcations et augmente légèrement sa difficulté lors de la partie suivante.




Enfin, je ne sais pas vous mais généralement en arcade, on ne dépasse que rarement le premier voire le second niveau (Coucou Terry !!!, nan je plaisante ) à moins d’avoir une bourse et un emploi du temps extensible à souhait.
Une autre particularité reprise de l’arcade sur la version Wii concerne le système de progression. La borne d’arcade disposait d’un lecteur de carte permettant de charger / sauvegarder ses stats. A chaque partie, le joueur cumulait des points et grâce à un système de paliers, il était possible de débloquer des nouvelles armes, tenues, mode de jeu ou encore augmenter son grade.
Sur Wii pas de carte spécifique, tout se cumule sur notre profil. Une fois les 3 missions terminées (réussies ou non), passage obligatoire à l’écran des scores pour découvrir quel(s) upgrade(s) on avait gagné(s).



Que propose de plus la version Wii ? Ben pas grand-chose, le mode mini jeu (ou party) permet à 4 joueurs de revivre les 3 missions du mode principal. Chose impossible dans le mode arcade où l’aventure se parcourt seul ou à deux. Il y a de disponible également un mode entraînement qui est aussi utile et intéressant qu’un pansement sur une jambe de bois.
Et zapette (ou zappeur) en main sa donne quoi ? Me concernant, appréciant ce type de jeu, je passe toujours un bon moment quand je lance Ghost Squad. Certes, il ne révolutionne pas le genre et le jeu est moche (déjà à l’époque de sa sortie sur console). Mais il est fun, nerveux et on ne s’ennuie pas. C’est tout ce que je demande et que je recherche dans ce type de jeu. Il y a aussi toutes ces petites phases au gameplay différentiel qui sont bien sympas comme la vision nocturne ou infrarouge qui renforce l’immersion lors de certains passages et l’ambiance est digne d’une bonne série B comme je les apprécie.
Par exemple, on nous rabâche régulièrement qu’on est la Ghost Squad et qu’il ne faut laisser aucune trace de votre passage. Mais on est aussi discret qu’un John McClane dans Harlem, on passe la majorité de notre temps à tirer sur tout ce qui passe avec un HK51 en mode rafale et on laisse derrière nous une pile de cadavres. Niveau discrétion ça laisse clairement à désirer. Idem, on doit libérer Air Force One, la mission débute en plein vol et on débarque comme ça au milieu de l’action en sortant d’une trappe dans le sol. Quid de savoir comment on est arrivé là ? Non, on s’en fout :D. La première partie de cette mission d’ailleurs doit se faire en mode discrétion. Mais on bourrine dans le tas au fusil-mitrailleur sans qu’il y ait matière à conséquence. Et toutes les missions se concluent avec une poignée de main digne d’un « club cool » des années 90.
Le mode Ninja (dispo en finissant le mode arcade) et le mode paradise (débloqué en finissant le mode mini jeu) sont extrêmement second degré. Cela n’impacte en rien le déroulé des missions qui restent identiques, cependant, les ennemis et quelques éléments du décor changent pour être en en phase avec le mode en question. Bikini et pistolet à eau pour le mode paradise ; Shuriken et tenue de ninja pour l’autre. De quoi rajouter un peu plus de fun au pays du nawak.


Mais le jeu n’est pas sans défaut. Le premier est sans doute son manque de lisibilité. Par moment, les ennemis apparaissent tellement de partout qu’on arrose l’écran plus par réflexe qu’autre chose. À d’autres moments, les terroristes apparaissent et vous one-shot tandis que d’autres visent aussi bien que des stormtroopers. C’est extrêmement frustrant, les halos qui changeaient de couleur dans Virtua Cop permettaient justement de prioriser ces cibles. Dommage que ce système n’ait pas été repris.

Ensuite les otages sont des vrais boulets, certains mouvements de caméra vous empêchent d’avoir une vue claire et dégagée sur l’action et ces pauvres innocents finissent régulièrement dans votre ligne de mire. La moindre balle perdue et c’est la sanction directe sur votre barre vie et votre score. On a même parfois du mal à les identifier sans qu’on ne se fasse toucher dans tout ce capharnaüm malgré le panneau « à l’aide ».
Enfin, même s’il est bien fun et agréable à jouer, cela reste un titre arcade et on ne passera pas 8/10h dessus pour débloquer l’ensemble des bonus. Moi-même je dois y jouer moins d’une quinzaine de fois par an histoire de me défouler un peu.
A l’époque le pack coûtait 45€. Honnêtement, pour moi, ça ne l’est valait pas. Aujourd’hui, le jeu est trouvable partout au prix de 3 litres de mazout ou de 3 crédits dans la borne d’arcade. Et si vous appréciez le genre ou si vous recherchez un jeu rétro sans prise de tête, je pense qu’il serait dommage de passer à côté de ce titre.