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Souvenirs de Gamer #15: Double débrayage (Clutch) sur Megadrive

Première publication le 5 octobre 2021 sur Sega Legacy

La technique du double débrayage alias Double Clutch (tiens donc !!!) est une manière de piloter consistant lors d’un rétrogradage d’un ou plusieurs rapports, à appuyer sur l’accélérateur en passant par le point mort en embrayant / débrayant puis d’engager le rapport voulu en ré-embrayant / débrayant. Cette technique a pour avantage de garder un maximum de motricité, d’avoir un régime moteur optimum et d’avoir une meilleure relance après un freinage appuyé. Niveau mécanique, cela permet de soulager les bagues de synchronisation ou les crabos.
Elle est généralement combinée avec la technique du talon pointe pour une meilleure efficacité. Quand on voit ce que ça donne en image, j’avoue que ça pète la classe.

Pour en savoir plus et pour un tuto en VF, je vous met un lien ICI

Bon j’espère que le tuto technique vous a plu, car le reste sera beaucoup moins cool. ‘:-)

Ps: Bravo a @felixmusictrax sur Twitter pour avoir déduit le titre du jeu grâce à ce .gif

Intro : On a tous eu des jeux inoubliables, des jeux qui ont marqué d’une empreinte indélébile notre âme d’enfant. Je parle de ces jeux ou même après 20 ans (ou 30 ans), on se souvient de notre « première fois » comme si c’était hier. Ces instants, je vais les partager avec vous avec les émotions et mon ressenti de l’époque dans cette chronique intitulé souvenir d’un gamer….

Parce qu’on a tous eu des jeux inoubliables….

Le rayon Jeu Vidéo

​On a tous de nombreux souvenirs de jeunesse où l’on se revoit enfant dire à ses parents en arrivant au supermarché lors des courses de la semaine “je vous attends là” en pointant du doigt le rayon jeux vidéo de la grande surface locale. Ce qui avait tendance à transformer une corvée digne du bagne (pour le gamin de 6/7 ans que j’étais) à une sortie plaisir voire une chasse aux trésors. On en profitait alors pour dévorer des yeux la cascade de jaquettes les plus impressionnantes les unes que les autres. Certaines avec leurs couleurs flashy, des protagonistes musclés ou des caisses de rêves réussissaient bien à nous amadouer et nous faisait lâcher un “wouhaaa, ça à l’air trop biiiiiiieeeeeeeennnnnnnnn” assez fort pour les autres marmots qui étaient avec nous dans cette garderie improvisée se rameutent autour de nous en acquiesçant sous le regard parfois amusé du chef de rayon.

Les consoles aussi étaient également bien mises en avant, sous de belles vitrines éclairées par des spots qui rendraient la vue à Gilbert Montagné. Il se peut que même certains d’entre vous aient dû jouer des coudes contre Sebka pour qu’il lâche la manette d’une console en démonstration. Bref tout était fait pour nous faire craquer (et faire lâcher un petit gros billet à nos parents pour la même occasion).

On regardait également avec convoitise et envie les gamins qui avaient convaincu leurs parents (de retour pour venir les récupérer avec le caddie plein) de leur acheter une cartouche pour une raison X ou Y et qui ressortaient du rayon avec une boite à la main. Le pire c’est quand ces derniers quittaient le rayon en croisant ton regard avec petit rictus de fierté (ou d’encul…) pour nous narguer. Rhooooo ça va, on l’a tous fait lorsqu’on “gagnait” ? Nan ?

Mais parfois derrière la jolie illustration, la belle boite se cache une surprenante désillusion. Qui ne s’est jamais fait avoir ? Trompé par une belle héroïne bien équipée et aux formes bien charnues mise en avant dans un décor de rêve ? Induit en erreur par une image d’hypercar rutilante fonçant sur fond de route déserte ou un circuit bondé ? Ou encore des supers héros en costume en plein combat titanesque ? – Petite pensée pour les jeux U.S GOLD, NON, on ne vous a pas oublié bande d’escrocs. –

Bref, que le fruit de notre labeur n’était qu’au final une belle bouse multicolore, un amas de pixels qui pouvait coûter jusqu’à 400 Francs, ruinant nos fantasmes fraichement nés quelques minutes plus tôt et ceux jusqu’au prochain bulletin, anniversaire ou Noel.

J’ai eu beaucoup de chance durant mes premières années de gamers, je n’ai que très rarement était déçu et frustré par mes choix en terme de sélection de jeux mais rarement ne veut pas dire jamais et j’ai eu quand même de belles désillusions. Je vous ai déjà parlé Abrams Battle Tank Megadrive il y a maintenant quelques temps et c’est le cas du jeu d’aujourd’hui : DOUBLE CLUTCH.

La découverte:​

Je me souviens encore du jour de l’achat du jeu. C’était pour la fin d’année scolaire mon bon bulletin et mon passage en CM1 ou CM2. C’était chez le petit indépendant local (RIP ABC informatique EU) et j’en avais profité également pour revendre 2/3 titres auxquels je ne jouais plus. Il y avait dans le lot super Thunder Blade et Space Harrier 2 et un troisième titre dont j’ai zappé le nom.

Bref, j’avais dans les mains Street fighter 2 & Road Rash et il me restait quelques deniers à utiliser sur le bon de reprise pour qu’il ne soit pas perdu. Je remarquai alors sur l’étagère du fond cette superbe jaquette avec ces 2 voitures type “Le Mans” qui se pourchassaient. Ceux qui me suivent savent que j’ai baigné dans les sports mécaniques depuis ma naissance grâce à mon père et mon oncle tous les 2 compétiteurs et que forcément 2 voitures qui se tirent la bourre ça m’attire l’œil (cf voir article sur F1 world grand prix master system).

J’aimais (et apprécie toujours) les jeux de courses mais j’en n’avais pas dans ma ludothèque à cette époque. Je me les faisais prêter en échange d’autres cartouches avec mes voisins, les amis ou la famille. C’est comme cela que j’ai parcouru les Super Monaco GP et autre F1 World Championship. Un ami, avait en plus de sa Megadrive, une GX 4000 et je trouvais Burnin’ Rubber (jeu de course type le Mans) très sympa pour y avoir joué avec lui plusieurs fois. Je me suis dit que c’était une possibilité d’avoir un jeu de caisse et de joindre l’utile à l’agréable pour un prix modique car Double Clutch était affiché au prix de 99 Francs. Je saisis la boite dans les mains sans regarder au dos (la grosse erreur) et filai à la caisse avec mon père.
Une fois rentré et la “hype” retombée, il était temps de tester mes “nouveaux jouets”

Sport-Prototypes :​

Concernant Street Figther 2 ou Road Rash, j’y reviendrai sans doute dans de prochains articles (suivant votre demande chers lecteurs) mais concernant Double Cluch, j’ai pris de sacrées claques mais pas à celle que je pouvais attendre.

En effet une fois la cartouche insérée, on se dit que la musique d’intro / sélection de notre pilote est plutôt cool et puis…. Quoi ?! Ce jeu se joue du dessus… ?! C’est quoi ce truc ?! La musique c’est ça ?! La désillusion fut énorme, mais bon, donnons lui sa chance, ça ne coûte rien. A l’époque, une cartouche ça se méritait et qu’un jeu soit bon ou mauvais, au final on y jouait (voir le finissait). Plus par dépit que par choix parfois.

Menu Optimisation

Avant de discréditer le titre, je dois avouer que le principe du jeu est plutôt intéressant. Après chaque course, si on finit dans les 3 premiers, en plus d’accéder à la course suivante (youpi !!!! [Ou pas ?]), on peut upgrader son véhicule pour l’épreuve suivante suivant différents critères : freinage / adhérence, maniabilité, accélération & Vmax.  Il y a également l’état de notre bolide à prendre en compte, qui en fonction de notre conduire peut se dégrader si on joue trop de la touchette sur les bords de piste ou le décor. Il faudra donc également dépenser nos deniers fraichement acquis dans les réparations de notre monture afin de rebooster sa barre des dommages car celle-ci une fois vide, notre véhicule fera un jolie BOOM. Bonne nouvelle toutefois, si vous jouez en mode « easy », cette gestion des dommages n’est pas prise en compte.

Même si ce concept ne casse pas des briques et n’innove en rien car des jeux bien antérieurs à Double Clucth proposaient déjà ce type de gameplay (comme RC grand Prix ou même World grand prix tous deux disponibles sur Mater system) ce petit côté stratégie / prise de risque et plutôt intéressant. « Est-ce que je booste tel ou tel caractéristique au risque de ne pas finir la course ou je répare à moitié ma voiture mais au lieu d’upgrader la Vmax, j’augmente la maniabilité ou le freinage ? ». Il y avait moyen de faire un jeu intéressant mais même si l’intention est louable, le reste ne suit pas.

Effectivement, on s’aperçoit rapidement que quelque chose ne tourne pas rond (HAHA rond, circuit tout ca…. Bon OK blague non valide), dès que l’on commence la troisième course.

Caisse à savon :​

Ceux qui ont eu le courage d’aller jusque-là savent de quoi je parle, je crois que le terme le plus approprié est ESCROQUERIE. Encore aujourd’hui, avec 30 ans d’XP de joueur derrière moi sur une multitude de support, je n’ai jamais eu autant l’impression de me faire arnaquer en achetant un jeu. – Et niveau escroquerie j’en connais un bout, je suis un des rares couillons à avoir acheté Duke Nukem Forever Day 1 à 70 €. –

Je ne sais pas si c’est par fainéantise, flemme, contrainte technique ou les 3 mais qui s’est dit : « Hé, on va faire les mêmes circuits 4 fois, c’est tellement classe ? QUI ? David Goodenough ? !!! ».

Non non, ce n’est pas une blague, on embraye réellement 4 fois le même circuit de suite. En sens normal, en reverse, mode miroir et mode reverse miroir. Les seules différences d’une course à l’autre, c’est la météo qui a autant d’impact qu’une mouche sur un pare-brise sur la conduite de notre caisse à savon ainsi que la musique.

Musique, enfin comment dire ; si d’un côté on a Masato Nakamura et Yuzo Koshiro qui ont réussi à sublimer le chipset sonore de la Megadrive avec des OSTs qui sont rentrées dans le panthéon du JV. Ben de l’autre côté, pile à l’opposé, il y a Ascii et leur(s) compositeur(s) qui a dû taper à coup de pelle sur le Yamaha YM2612 pour essayer de lui faire sortir du son. Il y a 4/5 morceaux sur la cartouche, à mon avis c’est probablement 4/5 de trop. Ce sont de vraies catastrophes auditives. Je pense qu’on aurait pu se servir de cette OST à Guantanamo pour faire parler les apprentis terroristes. Moi, personnellement, je ne tiendrais pas plus de 2h avec ces sons dans mes esgourdes, je balance tout le monde direct pour faire cesser ce vacarme. Les bruits d’ambiance quant à eux, (comme celui du moteur ou du grincement des pneus sur le bitume) excellent par leur absence mais je me demande si ce n’est pas un mal pour un bien en fin de compte ?

Si par miracle, vous avez réussi à passer le premier le circuit sans être disqualifié ou sans avoir les tympans percés, sachez qu’à partir de maintenant vous allez littéralement en chier. Aussi bien le premier niveau est accessible, aussi bien la suite, c’est le Nürburgring puissance 10.

Ah oui, J’ai oublié de préciser, IL N’Y A PAS DE CONTINUE ni de retry. Au premier écart de conduite c’est retour au menu principal et quand on voie le tracé de la piste, vous êtes assuré d’y passer.

Les adversaires sont, quant à eux, à la fois coriaces et complètement cons. Ils sont assez agressifs et vous êtes assurés de ne plus les revoir s’ils vous dépassent. Cependant Ils sont sur des rails, il suffit de les pousser légèrement sur les bords de la piste pour les faire exploser. Arriver à ce stade du jeu, faire exploser ses adversaires en les expulsant de la piste façon Senna contre Prost reste le meilleur moyen de « survivre » et d’atteindre la course suivante. Enfin, la course en version reverse miroir sous la pluie qui ne sert à rien sa race.

La caméra est totalement aux fraises, zoomant trop sur notre véhicule limitant toute anticipation. Pire, une fois 2 roues dans l’herbe, elle se fige laissant notre véhicule aller de l’autre côté de l’écran avant de se recentrer une fois de retour sur la piste. C’est très gênant et cela donne des sensations de saccade ou vertige assez perturbant.

Graphiquement, c’est 50 nuances de vert et gris, c’est loin d’être beau mais ce n’est pas moche, on va dire que c’est du passable. Chiant, fainéant et passable.

Est-ce qu’il y a quelque chose à sauver du titre ? Oui, la possibilité de vous faire chier à 3 simultanément. En connectant un multi tap, il était possible de jouer à 3 en même temps avec ses amis. Mais honnêtement, qui en avait un chez soi (de multi tap) et qui serait assez fou d’infliger une torture pareille à ses meilleurs potes ?

Voie de garage :​

Double Clutch est tout sauf un bon jeu (pour moi) et y rejouer pour cet article a été tout sauf une sinécure. Bon, j’avoue ça a été drôle 10 minutes mais au fur et à mesure de la rédaction et à chaque «Et merde, il faut que je le relance pour une prendre une capture d’écran » c’était devenu une vraie purge. Au point que je trainais des pieds pour le finir (l’article).

C’est simplement mauvais, un jeu sans âme, sans saveur, sans atout, sans fun. Rien ne donne envie de se (re)plonger dans le titre. 4 variantes du même circuit à enchainer à la suite, je n’ai vu ça qu’une fois et c’était dans ce titre c’est qu’il y a une raison. C’est que c’est simplement une idée de merde. Et ses musiques, le jeu est sorti en juin 1993 soit 2 ans après Street of Rage et Sonic, on sait qui n’est pas Koshiro qui veut mais de là à reproduire de la guimbarde métallique électrique, faut être tordu ou masochiste.

Bref, rien de va. Ce que je ne comprends pas, c’est que le jeu sans avoir d’excellentes notes dans la presse, il ne s’est pas fait « démonter » non plus et pourtant les défauts sautent aux yeux dès qu’on y joue plus de 20 minutes.

Promis, la prochaine fois, je parle d’un bon jeu.

Né au milieu des années 80, j'ai grandi avec le Club Dorothée, les Minikeums, M6 Kid et Les consoles SEGA. De mon baptême du jeu sur Altered Beast version Master System jusqu'à aujourd'hui, Sega et moi c'est une grande histoire d'amour. Avec une quantité de souvenirs inoubliables, des crises de rire aux crises de larmes . Ce que j'aime ? Partagez mes souvenirs et mon vécu de joueur. J'espère que vous prenez autant de plaisir à lire mes articles que moi je prends à les écrire. A bientôt j'espère.

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