Première publication le 21 avril 2016 sur Sega Legacy
Intro : On a tous eu des jeux inoubliables, des jeux qui ont marqué d’une empreinte indélébile notre âme d’enfant. Je parle de ces jeux où même après 20 ans, on se souvient de notre « première fois » comme si c’était hier. Ces instants, je vais les partager avec vous avec les émotions et mon ressenti de l’époque dans cette chronique intitulée « souvenir d’un gamer »….
Parce qu’on a tous eu des jeux inoubliables…..

Bonjour amis (es) amoureux des pixels, de jeux rétro ou des jeux vidéo en générale, aujourd’hui j’ai décidé de lever l’encre, de hisser la grande voile, sortie les barils de rhum et de chanter du Soldat Louis (Du Rhum des femmes et d’la bière nom de Dieu *hic*) afin d’évoquer avec vous, ce qui est pour moi le plus beau jeu de la Dreamcast. D’un jeu qui m’a réconcilié avec un genre qui me sortait jusqu’alors par les yeux, les jeux de rôle et plus particulièrement les RPGs avec combats au tour par tour. En effet, avant de découvrir ce merveilleux titre qu’est Skies of Arcadia sur ce qui est malheureusement la dernière console de SEGA, pour moi combat tour par tour était synonyme d’ennui. (Ne me frappez pas tous en même temps, j’ai un corps frêle et fragile). Moi qui étais plus habitué au beat them all et à leur nervosité, aux jeux de plate-forme du hérisson bleu plutôt speed ou des jeux action/aventure comme The Story of Thor (Beyond Oasis aux USA) qui ne possède que quelques éléments de RPG pour la gestion (vie ; mana ; gestion inventaire ; upgrade de niveau) les combats ressemblant plus à du beat them all. Enfin bref, je n’aimais pas le fait de pouvoir boire un café (enfin à l’époque un chocolat chaud) en attendant que ce soit mon tour de jouer tout en voyant mes personnages se faire défoncer pendant un combat sans pouvoir interagir. Mes amis de l’époque ont pourtant bien tenté à plusieurs reprises de me faire changer d’avis, en me montrant des combats à bases d’invocations et de magies qui explosent et flashent de partout sur l’écran au point de déclencher une crise à un épileptique. Mais rien à faire, est-ce que j’étais un jeune con, pas assez mature et/ou vieux pour profiter de ce type de jeu, voire les trois, pas impossible. Enfin bref, tout ça c’était avant.
A cause plus ou moins de mon esprit obtu, j’ai découvert ce titre qu’est Skies of Arcadia, non pas à sortie en 2001 (en Europe) mais bien plus tard, en 2011 exactement et comment ? Doucement, on y arrive mais je préviens, ça va être un moment je racontemavie.com . Mon job, (celui qui permet de payer mes factures et accessoirement quelques jeux vidéo quand les impôts ont décidé de m’en laisser un peu) c’est celui de technicien méthodes / industrialisation & process / qualité en bureau d’étude. Je suis également prestataire de service, donc je bouge (parfois malgré moi) beaucoup donc je croise et discute avec beaucoup de personnes. Et donc en 2011, je croise un de mes collègues et maintenant amis (Othmane si tu lis un de quatre cet article, salut Poto) et en discutant de tout et rien, on en vient à parler de notre passion autour du jeu vidéo et de nos parcours de joueurs, notamment de la 128 bits de Sega, le fait que j’en ai ENFIN acheté une l’année passée (le 13/09/2010 exactement) sur Ebay (55€ avec une dizaine de jeux et 4 VMU) car c’était une console qui m’avait vachement impressionné à l’époque avec notamment (mais pas que) Soul Calibur, House of the Dead2, Crazy Taxi, Virtua Tennis et ses VMU mais que malheureusement, je n’avais pas les moyens d’en avoir une à l’époque (pour rappelle, en 1999 j’avais 13 ans donc absolument pas maître de mes finances). Là, il me parle de son jeu le plus marquant sur la console de SEGA, le fameux Skies of Arcadia. Je lui explique alors mon incompatibilité avec les RPG pour les raisons évoquées plus haut. Cependant, je me laisse convaincre, notamment par l’argument premier qui est que le jeu est disponible GRATUITEMENT sur RomStation et qu’il n’y a pas besoin de manipulation pour lancer le jeu sur une Dreamcast standard. Il n’y a juste qu’à graver les deux disques en .gdi et c’est partie pour environ 80 heures de jeux. J’aurais bien acheté la version originale mais vus les prix, c’était (et c’est toujours) hors de portée de ma bourse.
J’ai tellement de chose à dire sur ce jeu que je ne sais pas par où commencer. J’aimerais vous donner envie de jouer à ce jeu sans le spoiler (ou trop le spoiler). Commençons par l’histoire. Elle prend place dans un monde « fantasy » totalement aérien. Les différentes îles et continents « flottent » dans les airs et les déplacements se font à l’aide de bateaux volants. Dans ce contexte, vous incarnez Vyse accompagné de son amie d’enfance Aika, tous deux jeunes pirates de l’équipage des voleurs Bleus (Pirates « pacifiques » qui attaquent uniquement les navires armées pour les piller et redistribuer leurs cargaisons aux personnes dans le besoin). Lors d’une attaque à première vue banale contre un navire de l’armada Valuan (empire voulant imposer leur autorité par la force), nos deux compères rencontrent puis délivrent Fina, une jeune fille fraîchement débarquée d’un autre monde retenue prisonnière par le commandant de bord. Après avoir gagné sa confiance, elle confie à ces 2 nouveaux amis être venue dans le monde d’Arcadia afin de récupérer les cristaux de Lune afin qu’ils ne tombent pas entre de mauvaises mains et ainsi éviter la destruction du monde. Ainsi commence l’aventure…..

En tout RPG qui se respecte, vous ne serez pas seul afin d’accomplir votre périple et là… Paf. Premier effet Kiss cool. Tous les personnages sont vraiment attachants et chacun a son histoire dont certaines sont vraiment bouleversantes. C’est notamment le cas pour Drachma qui est sans aucun doute mon personnage préféré du jeu. C’est un vrai capitaine Achab qui, tel le roman d’Herman Melville Mobidic, cherche dans un premier temps à venger à tout pris la mort de son équipage et de son fils tués par un gigantesque baleine arc répondant au nom de Rhaknam avant de changer son harpon d’épaule quand celui-ci lui sauve la vie. Comment ? Je vous laisse la joie de le découvrir. Autre exemple de personnage bien sympathique, Gilder est quant à lui un copier-coller de Ryô Saeba, amateur de jolie fille, dragueur invétérer et se battant avec des revolvers. Ce jeu est bourré de clin d’œil et d’humour, ça le rend très attachant.
Je trouve aussi qu’il y a énormément de points communs entre ce jeu SEGA et le shonen d’Eiichiro Oda, One Piece. Que ce soit le thème abordé ; celui la piraterie (celle-là était facile), l’âge des personnages principaux Vyse et Luffy (au commencement de One Piece) ont tous deux 17 ans, leurs comportements un peu gauche mais toujours prêts à rendre service. On peut également comparer Aika à Nami, toutes les deux sont rousses et sont obsédées par l’argent. J’ai comparé un peu plus haut Gilder à Ryô Saeba mais on peut également faire le rapprochement avec Sanji qui est aussi un dragueur invétéré. Le fait que comme le manga, on peut découper l’aventure de nos compères en « arc », chaque île visitée étant totalement différente l’une de l’autre avec chacune leur univers propre et son ambiance. On peut aisément comparer la marine de Valuan à celle du manga, comme dans celui-ci elle comporte plusieurs amiraux et chacun a sa propre technique de combat. On peut également comparer Rhaknam à Laboon. Pour rappel, la première publication de One Piece date de 1997 dans le Weekly Shonen Jump et le jeu est sorti en 2000 au Japon donc il n’est pas impossible que l’équipe de développement se soit quelque peu inspirée de l’univers du pirate au chapeau de paille pour imaginer le monde et les quelques personnages d’Arcadia. Toutefois, ceci reste une analyse personnelle et je n’ai aucune preuve existentielle prouvant mes dires mais cette abondance de similitudes ne peut être une coïncidence.
Concernant le jeu en lui-même, il est juste bluffant. Pour commencer, ce jeu et de toute beauté, sa 3D vieillit à merveille. Les décors sont magnifiques et ne vous brûleront pas les yeux après une session de 2 heures de jeu. Les musiques composées notamment par Tatsuyuki Maeda (qui a notamment été le compositeur de plusieurs jeux Sonic)sont vraiment Magnifique et participe vraiment à l’immersion, mention spécial au thème d’Ixa Taka qui est pour moi un des plus réussi du jeu. Les combats (bien que classique et se jouant au tour par tour) sont relativement dynamique, les possibilités d’attaques et de défenses sont plutôt nombreuses et varié. Seul Bémol toutefois sur les combats navals. Même s’ils sont sympas et requiert un certain sens de la stratégie, certains ont vraiment tendance à trainer en longueur, surtout contre les GIGAS. Recommencer un combat après 25 minutes de lutte suite à une petite erreur est vraiment frustrant.
Le VMU est également bien utilisé, il sert à la fois de détecteur de « chams » (nourriture d’un des personnages pour le faire évoluer) et le son est émis du VMU (bip bip). On peut également télécharger un mini jeu nommé Pinta Quest pour notre carte mémoire. En y jouant, on peut débloquer des récompenses comme des armes et de l’argent afin d’agrémenter l’histoire principale.Un vrai add-on qui permet de continuer l’aventure console éteinte et accessoirement vous ruiner en pile CR2032. Sega inventeur du multi-screen ? 😉
Qu’est-ce que je peux rajouter de plus pour vous convaincre d’essayer ce jeu? Ce jeu est un incontournable sur Dreamcast. Il est beau, jouable, attachant même si le cheminement de l’aventure et prévisible à 3 km, je prends toujours un grand plaisir à parcourir le ciel en compagnie de nos jeunes amis. Si ce jeu a réussi à me faire apprécier les RPG moi qui était allergique à ce type de jeu c’est que franchement, il en a sous le pied. Un jeu que je conseille à tous possesseurs de Dreamcast.
Machintruc76

Petit souvenir de Molokh :
« La perfection n’existe pas, pourtant Skies of Arcadia est ce qui s’en approche le plus dans le monde du RPG. Il ne lui manque guère qu’un peu de dynamisme et d’intérêt dans ses combats pour enfoncer définitivement le clou qui l’accroche au panthéon des jeux vidéo. Car tous les éléments du RPG culte sont présents : scénario palpitant, univers dantesque, ambiance et musiques fabuleuses et sa capacité à interpeler le gamin qui est en chacun de nous : exploration, pirates, bases secrètes, joujous technologiques surpuissants… Ceux qui ont grandi et rêvé en regardant Albator et Les Cités d’Or, vont pleurer de joie à chaque minute de ce RPG d’anthologie. J’exagère ? Oui, mais à peine. »